La nomination de Mark Rutte est devenue une formalité après que son seul rival pour le poste, le président roumain Klaus Iohannis, a annoncé la semaine dernière qu'il quittait la course, n'ayant pas réussi à gagner du terrain. Rutte succédera le 1er octobre au Norvégien Jens Stoltenberg, qui se retire après une décennie à ce poste. Les ambassadeurs des 32 membres de l'alliance ont pris la décision lors d'une réunion au siège de l'OTAN à Bruxelles. Rutte a déclaré qu'il se réjouissait de prendre ce poste « avec beaucoup de vigueur ». « L’Alliance est et restera la pierre angulaire de notre sécurité collective. Diriger cette organisation est une responsabilité que je ne prends pas à la légère », a-t-il posté sur X. Après avoir déclaré son intérêt pour ce poste en 2023, Rutte a rapidement obtenu le soutien des principaux membres de l'alliance, notamment les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne. D'autres se sont montrés plus réticents, notamment les pays d'Europe de l'Est qui ont soutenu que le poste devrait être attribué pour la première fois à quelqu'un de leur région. Mais ils se sont finalement rangés derrière Rutte, un fervent critique du président russe Vladimir Poutine et un fidèle allié de l’Ukraine.

Le dirigeant néerlandais chevronné, dont le mandat de 14 ans à la tête des Pays-Bas devrait prendre fin dans quelques semaines, est considéré comme une paire de mains sûres, capables de diriger l’alliance vieille de 75 ans dans des moments périlleux. Stoltenberg a déclaré qu'il se félicitait chaleureusement du choix de Rutte pour lui succéder. « Mark est un véritable transatlantique, un leader fort et un bâtisseur de consensus », a-t-il déclaré. « Je sais que je laisse l'OTAN entre de bonnes mains ». L'OTAN prend ses décisions par consensus, de sorte que Rutte, qui se retire de la politique néerlandaise après près de 14 ans en tant que Premier ministre, ne pourra être confirmé qu'une fois que les 32 membres de l'alliance lui auront apporté leur soutien. Rutte devra relever le défi de maintenir le soutien des alliés à la lutte de l'Ukraine contre l'invasion russe, tout en se prémunissant contre l'implication directe de l'OTAN dans une guerre avec Moscou. 

En tant que chef de l'OTAN, il jouera un rôle clé en rassemblant des alliés fatigués pour qu'ils continuent à soutenir ce pays déchiré par la guerre tout en franchissant une ligne ténue face aux efforts de Kiev pour y adhérer. Il devra également faire face à la possibilité que Donald Trump, un opposant à l'OTAN, revienne à la Maison Blanche après l'élection présidentielle américaine de novembre. Le possible retour de Trump a énervé les dirigeants de l'OTAN, l'ancien président républicain remettant en question la volonté des États-Unis de soutenir les autres membres de l'alliance s'ils étaient attaqués.