Qui a volé l’argent destiné à la restauration de Notre-Dame de Paris ?

La Cour des comptes a mis les pieds dans le plat. Dans son traditionnel rapport annuel, cette institution qui a pour mission principale de s'assurer du bon emploi de l'argent public et d'en informer les citoyens, a pointé le fait que les dons censés financer la restauration de Notre-Dame, en partie détruite par un incendie en avril 2019, ont servi à autre chose qu'à la reconstruction effective. Pierre Moscovici, son président, a demandé la transparence pour les quelque 338.000 dons récoltés et destinés exclusivement aux travaux. « Dès lors qu'il y a ces dons, il doit aussi y avoir une transparence parfaite pour les donateurs, C'est la raison pour laquelle nous demandons que les dons servent tous à ce pourquoi ils ont été prévus. Les donateurs ont donné pour reconstruire et restaurer la cathédrale. Il est bon que cette clarification soit faite », a-t-il déclaré. Selon lui, les dons pour la reconstruction de Notre-Dame doivent aller intégralement au chantier. Mais, il finance plutôt le loyer de l'établissement, les salaires des 40 employés ou encore les opérations de communication. Pourtant, ces dons doivent « exclusivement » servir à la restauration de l'édifice. Ils ne doivent plus financer le fonctionnement de l’Etablissement public.

Pour ce faire, l’ancien ministre de l’économie et des finances réclame la création d'une subvention annuelle par le ministère de la Culture pour prendre en charge ces dépenses courantes. Aussi, pour une plus grande transparence, la Cour des comptes exige une enquête administrative complémentaire des investigations judiciaires, qui n'a pas été menée après l'incendie d'avril 2019. A l’en croire, cette enquête doit permettre de démêler les responsabilités confondues entre l'État, les monuments nationaux, le clergé et la ville de Paris. Il a annoncé que sur les 825 millions d’euros collectés, 640 sont encore au stade des promesses.

Pour rappel, un incendie majeur survenu à la cathédrale Notre-Dame de Paris, les 15 et 16 avril 2019, pendant près de 15 heures. Le sinistre s’est déclaré en début de soirée à l'intérieur de la charpente de la cathédrale et prend rapidement une grande ampleur. Les flammes détruisent intégralement la flèche, les toitures de la nef et du transept et la charpente. La flèche, la voûte de la croisée du transept, d'une partie de celle du bras nord et de celle d'une travée de la nef avaient succombé aux flammes. L'intervention de centaines de pompiers, jusqu'au lever du jour, avait permis de sauver la structure globale de l'édifice et d'épargner les deux tours, ainsi que la façade occidentale, le trésor et l'essentiel des œuvres d'art de la cathédrale. Il s'agit du plus important sinistre subi par la cathédrale depuis sa construction. L'incendie a entraîné une très forte émotion, tant en France que dans le reste du monde, ainsi qu'une importante couverture médiatique. Le président de la République, Emmanuel Macron, annonce immédiatement vouloir reconstruire la cathédrale dans un délai de cinq ans. Après des débats sur la construction d'un édifice plus moderne à l'ancien emplacement de la flèche, il est finalement décidé de la reconstruire à l'identique.