Au bord de la rupture, 600 éditeurs, auteurs et libraires sollicitent l’aide de l’Etat

Ils sont à bout de souffle ! Eux, ce sont plus de 600 éditeurs, auteurs et libraires français. Pour exprimer leur désarroi, ils ont adressé ce samedi une tribune au chef de l’Etat. Le contenu de cette tribune a pour maître-mot : « sauver » la filière du livre mise en danger par l’épidémie de Covid-19. Selon eux, l’Etat doit faire face aux problèmes qui minent leur corporation, eu égard à son importance dans l’édification de la nation. « L’Etat se doit d’empêcher l’effondrement de cette filière vitale pour toute notre société. De nombreuses librairies et maisons d’édition, connues et reconnues, et les auteurs, illustrateurs, traducteurs, comme tous les créateurs du livre, ne se relèveront pas si toute la filière ne bénéficie pas d’un plan de relance rapide et ambitieux », ont-ils souhaité. L’arrêt des activités de ces éditeurs, auteurs et libraires a entraîné une perte de la quasi-totalité de leur chiffre d’affaires et de plus de 80 % pour les maisons d’édition. « Distributeurs, diffuseurs et imprimeurs ont de ce fait été lourdement affectés. Les auteurs, privés de ventes de livres et de rencontres rémunérées, connaissent une perte de revenus sans précédent », ont indiqué les signataires de cette tribune. C’est la course contre la montre qui est enclenchée pour leur survie. « Il y a désormais une urgence absolue à intervenir avant l’été ». 

Pour sortir leur secteur de son coma profond, ils chiffrent leurs besoins à plusieurs centaines de millions d’Euros. « Si un plan de relance ambitieux en faveur du livre et de la lecture n’est pas enclenché, de nombreux acteurs vont disparaître, d’autres vont devoir lutter pour seulement survivre », ont indiqué par ailleurs le Syndicat national de l’édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF) et le Conseil permanent des écrivains (CPE) dans un communiqué commun adressé à l’AFP. Ces syndicats en première ligne de cette lutte avouent que « Le livre fait figure de grand oublié ». Dans le même temps, ils soutiennent que le montant de cinq millions d’Euros alloués par le Centre national du livre ne pourra pas sortir le Livre de sa léthargie. Le prix Nobel Patrick Modiano, l’éditeur Antoine Gallimard ou encore le romancier Guillaume Musso figurent au nombre des signataires de cette tribune. 

Désormais tous les regards sont dirigés vers Franck Riester, le ministre de la culture.  Récemment, ce dernier via Twitter a annoncé qu’il travaillait en synergie avec son collègue de l’économie pour l’élaboration d’ « un plan de soutien de la chaîne du livre en concertation avec l’ensemble des professionnels de la filière ». Dans la même foulée, il a indiqué de ce plan serait disponible «  en fin de semaine prochaine ». Ce plaidoyer des éditeurs, auteurs et libraires se situent dans une période post-confinement où l’Etat français s’emploie à trouver des solutions aux problèmes des différents secteurs de l’économie nationale. Après celui des intermittents de spectacles, les éditeurs, auteurs et libraires attendent le sort que leur réservera l’Exécutif.