Covid-19 : Dubaï, le refuge des touristes

Ni quarantaine, ni couvre-feu : le nombre des contaminations a beau augmenter, Dubaï garde ses portes grandes ouvertes aux touristes qui fuient les confinements imposés à travers le monde pour contenir la pandémie de nouveau coronavirus. Pendant que d'autres destinations touristiques appliquent de lourdes restrictions pour contrôler la crise sanitaire, le tapageur émirat du Golfe vibre au son du brouhaha des bars branchés et au rythme des photos de gratte-ciel ou de désert partagées sur Instagram. « Je n'ai pas peur ici. Regardez, tout le monde porte un masque », fait remarquer Dimitri Melnikov, un touriste russe de 30 ans. Dubaï est un refuge voire une bulle à l’écart de l’épidémie. Cette monarchie du Golfe constituées d’une fédération de sept micro-monarchies, est épargnée par la deuxième vague qui déferle sur l’Europe et les Etats-Unis d’Amérique. Après un raidissement à la fin de l’été, la courbe de l’infection s’est stabilisée début octobre, avec une moyenne de 1 300 cas par jour pour près de 10 millions d’habitants. Le nombre quotidien de décès, qui avait culminé à 13 en mai, ne dépasse plus la barre des 5. C’est le résultat d’une politique de dépistage massive, d’une discipline collective sans faille et d’un secteur hospitalier de pointe. « Je me sens plus en sécurité ici qu'aux Etats-Unis car je pense que les gens respectent mieux le port du masque et la distanciation physique », confie Andi Pitman, dans les colonnes du Parisien, une Américaine venue passer cinq semaines à Dubaï avec sa famille. « Nous avons de jeunes enfants qui ont besoin de sortir et de voir le monde, donc nous sommes prêts à prendre le risque », ajoute-t-elle.

Depuis le début de la crise, les autorités de Dubaï se targuent d'avoir contrôlé la pandémie, avec pour armes les nouvelles technologies et de très lourdes amendes dissuasives contre le non port du masque. La distanciation physique est aussi largement de mise dans les lieux publics. Les touristes doivent présenter à l'arrivée un récent test PCR négatif et/ou en subir un à l'aéroport de Dubaï, où le personnel de santé enfonce à la chaîne les fins tampons dans le nez des voyageurs. Il n'existe pas de statistiques spécifiques sur les infections à Dubaï qui, avec ses quelque 2,9 millions d'habitants, est l'une des sept principautés formant les Emirats Arabes Unis. A l'échelle nationale, le nombre quotidien de contaminations, environ 3.400, a quasiment doublé depuis le 1er janvier. Au total, le pays, qui s'est lancé dans une vaste campagne de vaccination, a officiellement enregistré plus de 253.000 cas, dont 745 décès pour une population d'environ 10 millions d'habitants.

Le tourisme constitue l’épine dorsale des de l’économie de la principauté des Emirats Arabes-Unis. Dubaï qui avait accueilli 16 millions de visiteurs en 2019 et tablait, avant la pandémie, sur 20 millions en 2020. Pauvre en pétrole mais économie la plus diversifiée du Golfe, Dubaï a rouvert ses portes aux touristes en juillet dernier, après une période de strict confinement au printemps.