L’actrice française Camille Cottin officiera comme maîtresse des cérémonies du 77ᵉ Festival de Cannes

L’actrice française Camille Cottin officiera comme maîtresse des cérémonies d’ouverture et de clôture du 77ᵉ Festival de Cannes, du 14 au 25 mai, ont annoncé jeudi les médias partenaires de l’événement. Elle succède ainsi à Doria Tillier (2021), Virginie Efira (2022) et à Chiara Mastroianni (2023). Une consécration pour Camille Cottin, actrice à la carrière fulgurante depuis sa révélation dans la pastille Connasse, en 2013 sur Canal +. Sa carrière a aussi pris un tournant grâce à son rôle d'Andréa Martel, agente artistique capricieuse dans la série « Dix pour cent », diffusée sur France Télévisions. Ce succès lui a ouvert les portes du cinéma, où elle a bien su faire oublier son profil d'humoriste des années Connasse. Sa notoriété internationale en faisait donc une candidate naturelle pour présenter les cérémonies d'ouverture et de clôture du Festival de Cannes. Cottin s'est rendue à Hollywood ces dernières années, jouant dans « House of Gucci » de Ridley Scott et aux côtés de Matt Damon dans « Stillwater ». Le festival de cette année a déjà nommé le président du jury : la réalisatrice de « Barbie », Greta Gerwig. Son jury choisira le successeur de « Anatomie d'une chute », qui a remporté la Palme d'Or l'année dernière et a remporté la semaine dernière l'Oscar du meilleur scénario original pour la scénariste-réalisatrice Justine Triet

La programmation du festival devrait être annoncée le 11 avril. Parmi les entrées rumeurs figure le nouveau projet très attendu de la légende du réalisateur Francis Ford Coppola, « Megalopolis », avec Adam Driver et Forest Whitaker. L'an passé, en access, la cérémonie d'ouverture avait été suivie, sur France 2, par 1,99 million de téléspectateurs, soit 12,6% du public. Quant à la cérémonie de clôture, en prime, elle avait permis à la Deux de prendre la tête des audiences, rassemblant 3,16 millions d'amateurs de 7ème art, soit une PDA de 20% auprès du public de 4 ans et plus. Le Festival de Cannes est aujourd’hui le rassemblement cinématographique le plus prestigieux et l’événement culturel le plus médiatisé au monde. S’il est devenu ce lieu incontournable pour les pays producteurs de films, c’est au fil de son histoire, de ses sélections et de ses récompenses, qu’on a coutume de compter à partir de 1946, date de sa première édition effective. Pourtant, il faut remonter huit ans en arrière pour entrevoir l’origine de sa création.

En Juillet 1938, la Mostra de Venise, première compétition internationale dédiée au 7e art, rassemble pour la sixième fois les grands pays producteurs de cinéma de l’avant-guerre. La France est représentée par une sélection de films et, au sein du jury, par le diplomate Philippe Erlanger. Le jour du palmarès, l’unanimité se fait sur un film américain mais sous la pression d’Hitler, c’est finalement le documentaire de propagande nazie, Les Dieux du stade (Olympia film) de Leni Riefenstahl et le film italien Luciano Serra, pilote (Luciano Serra, pilota) de Goffredo Alessandrini qui reçoivent la plus haute distinction, nommée « Coupe Mussolini ». La décision provoque un tollé parmi les membres représentants des démocraties et la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne quittent la Mostra bien décidés à ne plus y revenir. Dans le train qui le ramène en France, Philippe Erlanger pense à organiser une manifestation en remplacement de la Mostra pour donner au monde un festival libre, sans pression ni contrainte. Dès son retour, il contacte les autorités concernées. Le temps presse pour mettre en place un festival français capable de concurrencer le prochain concours vénitien. De septembre 1938 à mai 1939, l’initiative devient une véritable affaire d’État. Georges Bonnet, ministre des Affaires étrangères, craint d’envenimer les relations franco-italiennes mais Jean Zay, alors ministre de l’Éducation nationale, et Albert Sarraut, ministre de l’Intérieur, soutiennent l’idée selon laquelle l’Europe doit se doter d’un festival de cinéma où l’art ne serait pas influencé par les manœuvres politiques. En juin 1939, les médias annoncent officiellement la création d’un Festival de cinéma en France, soutenu par divers pays producteurs de films, Etats-Unis en tête, et dont l’ouverture est prévue le 1er septembre, en même temps que la Mostra