Le Conseil d’État français décide du maintien de La Joconde, le tableau le plus célèbre au monde, au Musée du Louvre

La démarche d'International Restitutions, une mystérieuse association dont on ignore où se trouve le siège et qui sont ses dirigeants, est « manifestement irrecevable », a estimé la plus haute juridiction administrative française, qui l’a en conséquence condamnée à 3.000 euros d’amende pour procédure « abusive ». L’association prétend agir pour obtenir la restitution de biens faisant partie du domaine public à leurs « légitimes propriétaires ». Mais pour le Conseil d’État, seuls ces derniers seraient fondés, « le cas échéant », à saisir la justice. Les juges administratifs ont par ailleurs estimé qu’il ne leur revenait pas de se pencher sur les « décisions », terme qu’ils ont encadré de guillemets, prises sous la monarchie française.

International Restitutions affirmait agir « pour le compte des descendants des héritiers du peintre », et souhaitait qu’en cas de victoire, la Joconde soit « radiée » de l’inventaire du musée parisien du Louvre. Des demandes similaires de l’association, pour des œuvres moins emblématiques que La Joconde, n’ont jamais abouti. La Joconde se trouve en France depuis 1516, année où Léonard de Vinci, tombé en disgrâce auprès des Médicis, était venu se placer sous la protection de François 1er. Dans ses bagages, il avait pris quelques-uns de ses tableaux dont le portrait de Mona Lisa (peint entre 1503 et 1506). Il avait offert ses œuvres au souverain français qui en échange lui avait versé une coquette pension. Ces œuvres, entrées dans les collections royales, n’ont plus jamais quitté la France. La Joconde est au Louvre depuis 1797... et devrait y rester encore longtemps.

La Joconde ou Mona Lisa est un des portraits les plus emblématiques de l’histoire de la peinture. Peint par Léonard de Vinci au XVIe siècle, il entra dans les collections de la cour de France pour enfin faire partie des œuvres exposées au Musée du Louvre. Il est d’usage de parler de la Joconde comme d’une œuvre que Léonard de Vinci invité par le roi François Ier aurait amenée avec lui en France. L’histoire mentionne qu’un portrait féminin était avec l’artiste et scientifique italien lors de son séjour au château du Clos Lucé (également appelé manoir du Cloux) à côté d’Amboise (château de la Loire). La Joconde fit dès lors partie des collections royales pour être exposée au château de Versailles pendant le règne de Louis XIV. Elle ne prend résidence au Louvre qu’en 1797. La technique de composition de la Joconde en fait une des œuvres les plus étudiées dans l’histoire de l’art et par les apprentis artistes. Elle est appréciée pour son cadrage très moderne comme un portrait qu’on pourrait réaliser de nos jours. Plus subtilement, des effets d’optique sont créés par l’emplacement des yeux de la jeune femme et son sourire discret. Certains disent qu’on a l’impression d’être constamment observé par La Joconde, quelle que soit la position depuis laquelle on la regarde. Cette anecdote démontre les connaissances scientifiques et anatomiques de Léonard de Vinci. Quant au célèbre sourire de Mona Lisa, des témoignages narrent qu’un groupe de musiciens jouait pendant les heures de travail du peintre afin qu’elle garde cette attitude joyeuse.