Relance du tourisme : l’idée d’un passeport sanitaire fait son chemin

La députée Modem de la Sarthe, Pascale Fontenel-Personne, souhaite créer une mission spéciale auprès du gouvernement pour la création d’un passeport sanitaire. Dans un communiqué de presse, l’élue et co-présidente du comité de filière tourisme à l’Assemblée nationale appelle à la création d’une mission spéciale auprès du gouvernement afin de réfléchir à la mise en œuvre d’un passeport sanitaire. L’exécutif y a même songé au moins indirectement dans un projet de loi déposé fin décembre 2020, qui a pour but d’instituer un régime pérenne de gestion des urgences sanitaires. Mais, alors que la campagne de vaccination contre la Covid-19 n’avait même pas encore démarré, le texte a été mal accueilli dans la sphère politique et le gouvernement a finalement choisi de repousser l’étude du projet de loi de quelques mois. Pascale Fontenel-Personne remet aujourd’hui le sujet sur la table, avec notamment l’espoir de relancer et sauver l’économie touristique. « L’idée de cette mission spéciale, c’est justement de faire l’inventaire de ce qui est légal ou pas, de ce qui est éthique ou pas, et de ce qui est efficace ou pas. Mais j'insiste bien sur la notion de passeport sanitaire, et non pas de passeport vaccinal, qui là, effectivement ne serait pas très juste. En tout cas, ma vision du passeport sanitaire va au-delà de la seule et unique condition d’être vacciné contre la Covid-19 », a-t-elle expliqué.

En le faisant, l’objectif de cette élue est connue : « Mon objectif est de préparer “une relance rapide et sécurisée de notre économie” et surtout du secteur touristique. Je suis sollicitée par beaucoup d’opérateurs aujourd’hui pour avoir une vision de la reprise. Et je pense que se sécuriser avec un passeport sanitaire en fait partie », a affirmé Pascale Fontenel-Personne. En Europe, l’idée fait son chemin. Le 4 février dernier, la Suède a annoncé qu’elle allait développer un certificat électronique de vaccination contre le Covid-19 destiné à voyager et d’autres usages, après une décision similaire du Danemark. En discussion avec des députés israéliens, espagnols, danois, Pascale Fontenel-Personne souhaite que la France s’inscrive dans un processus plus global. « N’arrivons pas trop tard. Fin juillet ou fin août, si on a suffisamment vacciné, on ne pourrait peut-être pas aller à l’étranger », a-t-elle prévenu.

Au niveau européen, le débat a été lancé mi-janvier sur un certificat de vaccination européen, proposé par la Grèce mais qui suscite les réticences de certains pays face aux risques de discriminations envers les personnes qui ne seraient pas vaccinées. A l’Elysée, la prudence est de mise. Emmanuel Macron l’avait indiqué le 22 janvier 2021. « Nous n’en sommes pas là. Nous sommes seulement dans le démarrage de cette aventure de la campagne de vaccination ». Plusieurs sondages suggèrent qu’une majorité de la population y serait favorable pour prendre l’avion ou pour les visites à l’hôpital et dans les Ehpad, mais est beaucoup plus partagée pour des situations de la vie quotidienne (transports en commun, accès aux établissements scolaires, aux cinémas ou à son lieu de travail).